Nouvelles filières, nouvelles idées : quel potentiel marché pour le thé, le cannabis et quelles inspirations du vivant ?

De nouvelles filières en développement : perspectives sur le thé, le cannabis médical et le biomimétisme

L’émergence d’une filière du thé en France

Lors du Salon du Végétal, une intervention a présenté les enjeux de la filière du thé en France. Le Camellia sinensis, plante à l’origine du thé, fait déjà l’objet de cultures en Bretagne, en Normandie, dans les Pays de la Loire et au Pays Basque. Une étude de faisabilité a été menée pour déterminer la viabilité de cette production.

Cette étude a identifié les différents maillons de la filière : multiplication des plants par les horticulteurs, production chez des agriculteurs, transformation des feuilles en manufacture de thé et distribution des produits finis. Le marché du thé français reste limité en raison des coûts de production élevés, qui rendent le thé français 10 à 100 fois plus cher qu’un thé asiatique.

Des solutions ont été envisagées pour améliorer la rentabilité de cette filière, notamment l’optimisation des itinéraires techniques, le choix des variétés, la culture sous serre et l’intégration de méthodes agroécologiques. Une étude de marché réalisée en partenariat avec la CCI a permis d’identifier des consommateurs prêts à payer un prix plus élevé pour un thé de qualité, issu d’une production locale et durable.

Le développement du cannabis médical en France

Le Salon du Végétal a également abordé l’avenir du cannabis à usage médical. Jusqu’en 1940, cette plante faisait partie de la pharmacopée française avant d’être interdite. Depuis 2018, un programme expérimental a été mis en place par l’ANSM pour évaluer son usage thérapeutique, notamment dans les cas de douleurs neuropathiques, d’épilepsie pharmacorésistante ou de soins palliatifs.

Actuellement, l’ensemble des produits à base de cannabis médical commercialisés en France provient de l’importation. Le marché national est estimé à plus d’un milliard d’euros, avec près de 700 000 patients potentiellement concernés. Toutefois, la production locale reste soumise à des restrictions réglementaires. Seules les cultures en environnement contrôlé, non visibles de l’extérieur, et sous contrat avec un laboratoire pharmaceutique sont autorisées.

Un projet collaboratif, Canatec, a été développé pour optimiser la production de cannabis médical en intérieur. Des outils de suivi technologique, comme Hortimine, assurent la traçabilité et la reproductibilité des cultures. Ce marché en pleine structuration devrait s’ouvrir d’ici 2025, avec un cadre législatif définitif en cours de finalisation.

Le biomimétisme comme source d’innovation

Une troisième intervention du Salon du Végétal a porté sur le biomimétisme, une approche qui s’inspire du vivant pour développer des solutions techniques et environnementales. Le concept repose sur l’observation des systèmes naturels pour optimiser les processus industriels et agricoles.

Un exemple marquant concerne l’utilisation des micro-algues dans des biofaçades. Ces structures exploitent la photosynthèse pour capter le CO2, produire de la biomasse et générer des éléments valorisables en cosmétique ou en alimentation. Des initiatives comme SymbioBox à Saint-Nazaire ou SymbioHouse à Paris illustrent l’application concrète de ces innovations.

Dans le domaine agricole, le biomimétisme offre des solutions alternatives aux pesticides. L’utilisation du Macrolophus pygmaeus, un prédateur naturel de la chenille Tuta absoluta, permet de protéger les cultures de tomates en serre sans recours à des traitements chimiques. Ce mécanisme régule naturellement les populations de ravageurs en fonction de leur densité.

Une cartographie régionale des acteurs du biomimétisme est en cours de réalisation en Pays de la Loire. Plus de 200 entreprises et organismes ont déjà manifesté leur intérêt pour intégrer ces principes dans leurs activités. L’objectif est de structurer un écosystème favorable à l’innovation et à la transition écologique.

VISIONNER LE REPLAY DU FORUM

INTERVENANTS