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Vu au salon

Quel avenir pour le végétal comestible dans les projets d’aménagement ?

Quel avenir pour le végétal comestible dans les projets d’aménagement ?

Intégrer l’agriculture urbaine aux projets d’aménagement

Vu au Salon du Végétal : la végétalisation comestible en milieu urbain s’impose comme un enjeu central dans l’aménagement des villes. Le développement de projets intégrant l’agriculture en milieu urbain repose sur une volonté de reconnecter les habitants à la terre et à leur alimentation. Ces projets exploitent les interstices des villes pour faire émerger des initiatives agricoles, tout en sensibilisant la population aux cycles naturels.

L’exemple de Nantes illustre bien cette dynamique. La ville a mis en place plusieurs projets structurants, dont la ferme urbaine de Doulon-Gohar. Ce projet, démarré en 2016, repose sur l’installation de quatre exploitants sur sept hectares. La collectivité a financé les infrastructures nécessaires, comme les serres et la réhabilitation des sols, tout en veillant à ce que les fermiers puissent vivre de leur production. L’objectif est de proposer une activité viable, tout en intégrant une dynamique de vente locale et de sensibilisation auprès des habitants.

Au-delà des fermes en pleine terre, la ville de Nantes a également exploré l’exploitation des toitures pour y installer des serres bioclimatiques. Le projet Symbiose, mené par Nantes Métropole Habitat, illustre bien cette approche. Une serre de 400 mètres carrés a été construite sur le toit d’un immeuble afin de produire des légumes tout en récupérant la chaleur pour le chauffage de l’eau sanitaire du bâtiment. Ce projet s’inscrit à la fois dans une logique agricole et dans une stratégie de rénovation énergétique.

L’enjeu de la viabilité économique des projets d’agriculture urbaine

L’installation de fermes urbaines soulève la question de leur modèle économique. Les exploitants des fermes de Doulon-Gohar ont diversifié leurs activités pour assurer leur rentabilité. Certains vendent leur production aux habitants et aux restaurateurs locaux, tandis que d’autres ont trouvé des débouchés institutionnels, comme l’approvisionnement de la cuisine centrale de la ville de Nantes. En parallèle, la collectivité a mis en place un accompagnement financier pour favoriser l’accueil du public et la sensibilisation des habitants.

Concernant les serres en toiture, le modèle économique demeure plus fragile. L’exploitation de petites surfaces impose de cultiver des produits à forte valeur ajoutée, comme les micropousses ou les jeunes plants destinés aux pépinières. Plusieurs initiatives en Europe, notamment les fermes Lufa à Montréal, ont démontré qu’un développement à grande échelle peut être rentable, mais ces modèles restent difficiles à transposer en France en raison des coûts d’infrastructure et des contraintes réglementaires.

D’autres projets, comme celui de Nanterre, montrent que la rentabilité passe aussi par l’adossement à des activités pédagogiques et sociales. Le développement d’ateliers, d’événements et de formations permet non seulement de générer des revenus complémentaires, mais aussi d’impliquer les habitants dans la dynamique agricole locale.

Intégration paysagère et acceptabilité sociale

Le succès des projets d’agriculture urbaine repose également sur leur intégration dans l’espace urbain et leur acceptation par les riverains. Les premiers retours des projets nantais montrent que ces fermes sont bien accueillies, notamment grâce à l’implication des exploitants dans la vie du quartier. La présence de marchés hebdomadaires, de visites et d’ateliers renforce la dynamique locale et facilite l’adhésion des habitants.

Toutefois, certains obstacles peuvent freiner ces initiatives. L’impact visuel et sonore, la logistique de livraison et la compatibilité avec les autres activités urbaines sont des défis à anticiper. L’exemple de Nanterre montre que l’agriculture urbaine doit s’adapter aux contraintes du milieu bâti, notamment en optimisant l’utilisation des surfaces disponibles et en veillant à l’accessibilité pour les exploitants.

L’avenir du végétal comestible en ville repose donc sur la capacité à intégrer ces initiatives dans des politiques publiques cohérentes, articulant enjeux environnementaux, économiques et sociaux. Les expériences menées à Nantes et ailleurs en France montrent que l’agriculture urbaine peut être un levier pour réconcilier ville et agriculture, tout en favorisant la souveraineté alimentaire et le bien-être des habitants.

 

VISIONNER LE REPLAY DE LA table ronde

Durée de la conférence : 58:00

 

INTERVENANTS

CLAIRE NIONCEL

Journaliste/ Animatrice

SAS AGRI-CITY INFOS

 

LUC STEPHAN

Directeur Innovation

NANTES METROPOLE HABITAT

OLIVIER FOUCHE

Responsable du bureau d’expertise Florysage

ASTREDHOR

 

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