De la graine aux paysages, la prescription des végétaux sauvages et locaux, pourquoi et comment ?
L’importance des végétaux sauvages et locaux dans l’aménagement paysager
Un levier essentiel pour la conservation de la biodiversité
Lors du Salon du Végétal, l’intérêt de recourir à des végétaux sauvages et locaux a été souligné comme un axe stratégique pour la restauration écologique et l’adaptation des paysages aux conditions climatiques futures. Cette démarche repose sur des principes scientifiques qui visent à limiter l’érosion de la biodiversité et à favoriser des écosystèmes résilients.
Concept et enjeux du végétal local
Le recours aux végétaux locaux s’inscrit dans une logique écologique visant à restaurer les fonctionnalités écosystémiques. La marque Végétal Local, initiée par l’Office français de la biodiversité, certifie l’origine génétique et biogéographique des espèces végétales utilisées. Cette certification vise à assurer la compatibilité des végétaux avec leur environnement naturel et à préserver la diversité intra-spécifique, un facteur clé dans l’adaptation au changement climatique.
La structuration de la filière repose sur une traçabilité stricte des semences, collectées dans des régions biogéographiques définies. Cette approche permet d’éviter l’introduction d’espèces exogènes susceptibles d’induire des déséquilibres écologiques et garantit la cohérence des peuplements végétaux avec leurs habitats naturels.
Production et collecte des semences : une expertise technique
La multiplication des espèces indigènes repose sur des protocoles rigoureux impliquant la récolte, la stratification et la culture en pépinière. La récolte doit être effectuée en tenant compte du cycle phénologique de chaque espèce et des dynamiques écosystémiques locales afin d’assurer un stock semencier viable.
Certaines espèces requièrent des traitements pré-germinatifs tels que la stratification froide pour lever la dormance. La complexité des procédés et la variabilité des taux de germination imposent une maîtrise fine des techniques de multiplication. Pour pallier ces difficultés, des coopératives et des groupements de producteurs se structurent afin d’optimiser la mise en culture et de répondre à la demande croissante.
Intégration du végétal local dans les projets d’aménagement
L’usage des végétaux locaux dans les projets paysagers permet de maximiser la compatibilité des plantations avec leur environnement. Les maîtres d’ouvrage doivent anticiper leurs commandes afin d’assurer la disponibilité des plants, notamment pour les jeunes sujets, dont l’établissement est plus favorable que celui des grands arbres en raison d’une meilleure acclimatation.
Les approches différenciées doivent intégrer des palettes végétales adaptées aux objectifs fonctionnels et paysagers des espaces aménagés. Dans ce cadre, des projets emblématiques, tels que la renaturation des infrastructures de transport et les écoquartiers, démontrent l’efficacité de ces méthodes.
Résilience face aux changements climatiques
L’une des interrogations actuelles concerne la flexibilité des régions biogéographiques face aux modifications climatiques. Si certains acteurs envisagent d’introduire des espèces d’autres régions pour anticiper les changements écologiques, la préconisation dominante reste de s’appuyer sur la diversité génétique des populations locales. Cette approche permet une adaptation progressive tout en limitant les risques d’invasivité.
La stratégie repose ainsi sur la mise en place de corridors écologiques favorisant les dynamiques naturelles de migration des espèces. L’adoption de palettes végétales variées, combinant différentes strates de végétation, constitue une réponse adaptative efficace face aux aléas climatiques.
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Durée de la conférence : 48:00
INTERVENANTS
MAXIME DEPINOYTechnical manager, Technician PLANTE & CITÉ |
DAMIEN PROVENDIERAnimateur technique national Marque Végétal local – Réseau des CBN |
LUC VANCRAYELYNGHEGérant Luciole |
RODOLPHE HUAULTGérant Pépinière Huault |