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Regards croisés sur la filière horticole…

Brand WAGENAAR – Analyste expert de la filière horticole

« La filière du végétal et le marché horticole sont sortis renforcés par les 2 ans de la période Covid et plongent d’un coup dans une autre problématique. Avec la situation en Ukraine et en Russie, le prix de l’énergie s’enflamme pour toute l’horticulture européenne. Un producteur hollandais qui dépensait 20 €/m3 de gaz en janvier 2021 va devoir dépenser 120 €/m3 en janvier 2022. Comment répercuter ces coûts ? Certains producteurs hollandais stoppent les productions de fleurs coupées à cause de coûts pharaoniques qu’ils ne vont pas pouvoir répercuter. Entre le prix du chauffage, la main-d’œuvre saisonnière ukrainienne absente et les engrais à 80% produits en Russie et Ukraine, la production horticole n’est pas à la fête. Dans cette situation, la production française est moins fragile que celle d’autres pays car elle peut utiliser des énergies alternatives, connaît un climat plus clément, et se compose de structures plus petites ma plus facilement adaptables. On peut parler « d’une inflation durable » qui s’installe. »

Sylvie Robert, Déléguée générale Excellence Végétale

Alors que le nombre de producteurs tend à diminuer (proche retraite, succession et transmission d’entreprise parfois difficile…), les labels et certifications permettent aux jeunes entrepreneurs une garantie de qualité, de production vertueuse, d’un niveau de marge correct, et ils contribuent à une meilleure structuration et organisation au sein de l’entreprise.  « La pérennité des labels et des certifications ne passera que par l’engagement des distributeurs ». Les labels sont garants de qualité, d’origine et de production éco-environnementale. Ce travail réalisé en amont doit être porté par la distribution auprès du grand public. L’avenir de la filière passe par une vraie transversalité de collaboration entre les différents acteurs, tout en maintenant un niveau de marge correct pour chaque partie.

Excellence Végétale, avec notamment ses partenaires FGFP * et FNPHP **, souhaitent donc structurer la filière fleurs coupées en mettant en place un modèle économique intégrant tous les maillons de la chaîne pour clarifier et organiser la filière au travers du « Projet Bleu Blanc Fleur ».

  • * Fédération nationale des Grossistes en Fleurs et Plantes

** Fédération Nationale des Producteurs de l’Horticulture et des Pépinières

 

Manuel Rucar, Cabinet de tendances Chlorosphere

 

Aujourd’hui, la filière végétale est à un tournant structurel avec le renouvellement des générations dans les entreprises. On le voit en distribution avec des acheteurs qui se sont rajeunis et professionnalisés, côté production les fils et filles des pionniers des années 80 reprennent aujourd’hui le flambeau avec un regard nouveau. Gageons que ces deux mondes sauront mieux être à l’écoute de nouveaux phénomènes pour apporter davantage de réactivité et de décloisonnement à la filière.

 

Florian Bonnot, Directeur commercial de l’activité horticole de Fleuron d’Anjou

Nous avons besoin de prendre de la hauteur pour avoir une vision au plus loin. Après cette pandémie et les divers éléments géopolitiques mondiaux qui agissent et entraînent des répercussions sur nos activités, la filière est déstructurée. Elle a eu très peur au début de la pandémie et toutes les forces de la filière se sont activées pour obtenir des dérogations afin d’obtenir l’ouverture des jardineries et que le végétal soit placé comme produit essentiel. Après une année 2020 de pertes économiques énormes pour la filière notamment de production, elle a connu une bonne année 2021. En 2022, nous remarquons que les consommateurs ne sont pas là à cause d’un climat sociopolitique qui préoccupe et des inquiétudes avec la guerre en Ukraine. La liberté des consommateurs à ressortir, la météo incertaine, l’inflation, l’inquiétude des élections présidentielles puis législatives sont autant de points qui jouent contre la filière horticole.
Fleuron d’Anjou se doit, en tant que coopérative, d’accompagner et encourager ses producteurs-adhérents ainsi que les équipes commerciales.
Nous avons des projets pour l’avenir qui nous permettent d’avancer, de regarder au loin et de travailler l’innovation. Le retour du salon du Végétal, après 2 ans d’absence, dans sa ville historique qu’est Angers, motive cette filière faite d’hommes et de femmes passionnés.
Fleuron d’Anjou a mis en lumière lors de Végétal Connect en 2021, le projet de mettre le végétal au cœur du bien-être et de la santé. Nous proposons des gammes de condimentaires, de potagères, de plantes fleuries, de plantes vivaces et bien d’autres.
Quoi de mieux que produire ses propres légumes sains et goûteux ? Quel bonheur de s’entourer de végétaux pour créer un environnement paisible. Le jardinage est une activité physique qui participe au bien-être. L’idée que les plantes participent au bien-être au quotidien n’est plus à démontrer ! Nous nous devons de démocratiser le végétal pour tous, par tous pour répondre à cette appétence du végétal et des produits « loisirs jardin », atout santé et bien-être, que l’on soit dans une zone rurale reculée ou bien dans un cœur de ville densifié et cela dans les mêmes conditions logistiques et tarifaires pour l’utilisateur de nos produits.
Le salon du Végétal va permettre à tous les acteurs de se retrouver, ainsi que les consommateurs. Nous avons une responsabilité collective, entre producteurs et distributeurs, en tant que filière horticole de répondre aux attentes des consommateurs hybrides qui ont des nouvelles façons de consommer (Drive, click and collect, …).

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