Excellence Végétale – Rencontre avec Sylvie Robert, Déléguée générale et Patrick Chassagne, Président de l’association.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle au sein d’Excellence Végétale ?
Sylvie Robert : je suis déléguée générale, l’équivalent de Directrice et je suis donc là pour organiser et gérer l’association.
Patrick Chassagne : Président d’Excellence Végétale, je suis également pépiniériste en pépinière d’ornement à Bergerac ; je suis garant du fonctionnement de l’association et en particulier des valeurs chères à la production.
Cette année, vous organisez trois rendez-vous sur le Salon du Végétal, notamment sur les nombreuses certifications et labels de qualité existant (Label Rouge, Fleurs de France, Plante Bleue …). Pourquoi avoir choisi le Salon comme lieu d’échange ?
Sylvie Robert : l’objectif d’excellence végétale est d’aider et d’accompagner la filière afin de monter en qualité, en gammes et en organisation. C’est ce que la certification éco-responsable aide à faire, comme le Label Rouge puisque lorsque que l’on rentre dans cette démarche, cela aide aussi à structurer et à ré-organiser les producteurs au sein même de leur entreprise.
Patrick Chassagne : pourquoi au Salon du Végétal ? Car il reste le seul salon national de notre filière et c’est naturel d’en parler à cet endroit.
À travers vos matinées bonnes pratiques, quel message souhaitez-vous faire passer ?
Sylvie Robert : elles sont au nombre de trois. Trois thèmes, trois objectifs et trois cibles. Un premier rendez-vous pour être à l’écoute des distributeurs et leur proposer les labels et outils de la filière. Le second rendez-vous est une table ronde entre producteurs et distributeurs pour valoriser pour valoriser toutes les démarches éco-environnementales dont la lutte intégrée, en direction du consommateur via les points de vente. Le troisième rendez-vous réunira la commission « Fleurs de France » pour continuer les chantiers entamés, comme l’animation de la marque, la mise en place d’audits producteurs au sein de Fleurs de France ou en cours de démarche. Enfin, étudier les évolutions possibles en matière d’outils et tutoriels pour accompagner vers ce label.
Il y a donc une véritable dynamique d’échange dans cette démarche ?
Sylvie Robert : exactement.
Patrick Chassagne : l’idée est de bénéficier d’un événement, comme le Salon du Végétal qui réunit à la fois distributeurs et producteurs. C’est une belle opportunité pour nous de les mettre en relation sur des sujets qui les concernent ensemble et de leur faire passer des messages.
Pensez-vous que la perception des certifications par les consommateurs a évolué depuis la prise de conscience du besoin d’éco-responsabilité ?
Sylvie Robert : au niveau de la certification eco-environnementale, la filière du végétal, est comme les autres filières, il y a une attente de plus en plus importante de la part des consommateurs. Ils ont besoin de savoir que le producteur (végétal, fruits et légumes) produit proprement. Après pour la certification en général, les consommateurs ont besoin d’être rassurés et ces certifications et labels permettent de remplir cette mission en les accompagnant dans leur acte d’achat.
Il y a donc bien une évolution dans l’intérêt qu’ont les consommateurs à l’égard de ces labels et certifications ?
Sylvie Robert : oui ça évolue.
Patrick Chassagne : en fait , il y a un certain nombre de médias aujourd’hui qui s’intéressent à l’agriculture, qui rentrent dans les entreprises et ne montrent pas toujours les bons côtés aux consommateurs.
Le consommateur, lui, ne voulait pas voir ce qu’il n’avait pas envie de voir.
Par exemple, le consommateur veut bien manger de la viande mais ne veut pas savoir comment cela se passe dans un abattoir. Si on lui montre, il y a une prise de conscience. L’agriculture alimentaire a été la première filière touchée par ce phénomène, mais on sent que ça arrive sur d’autres filières spécialisées comme la nôtre. Il y a eu, par exemple, des articles relayant des études dénonçant la présence de glyphosate dans les urines des enfants à l’école, ou encore la présence de produits phytosanitaires dans les cheveux des enfants. Avec la notion de préservation de l’environnement qui devient un enjeu primordial, il y a donc bien une prise de conscience du consommateur et une perte de confiance vis-à-vis de la distribution en général. Le consommateur va donc chercher des labels, certifications qui vont le rassurer. Ce phénomène touche clairement notre filière. Il va notamment s’intéresser au producteur de la plante, ce qui n’était pas le cas avant.
Qu’attendez-vous de l’ouverture au grand public et quelles actions de sensibilisation comptez-vous mettre en place ?
Sylvie Robert : on travaille en collaboration avec l’UMT Stratège en participant à l’atelier « la main dans le bac ».
De plus, nous allons tester avec le Salon du Végétal et l’UMT Stratège un protocole d’enquête futur auprès de nos consommateurs ; cette enquête nous permettra de savoir à quels degrés les labels et certifications (Label Rouge, IGP, Plante Bleue, Fleurs de France) ont un intérêt pour le consommateur.
Comment allez-vous utiliser les données récoltées lors de l’après-midi grand public ?
Sylvie Robert : nous avons a déjà quelque chose mais c’est trop tôt pour en parler. L’idée est de tester un protocole d’enquête auprès des consommateurs et après il y a un objectif derrière évidemment.
Patrick Chassagne : depuis peu, Val’hor a investi Excellence Végétale d’un certain nombre de missions sur le Label Rouge, mais également Plante Bleue et Fleurs de France. Ce qui donne de la légitimité à Excellence Végétale pour communiquer vers l’aval de la filière sur ces labels, et en particulier sur les travaux initiés au Salon de l’Agriculture : Excellence Végétale a ainsi interagi avec le public pour déterminer les éléments de langage qui le touchent pour construire les bons outils de communication. Une démarche qui permet d’être au plus près du besoin du consommateur et donc le faire adhérer plus facilement.
Excellence Végétale fêtera ses 10 ans au salon. Un souhait pour le futur de votre association ?
Patrick Chassagne : on aimerait bien fêter les 100 ans !! [rire] Non plus sérieusement, ce qui est intéressant c’est de voir l’évolution exponentielle d’Excellence Végétale. On est vraiment passé de l’ère artisanale à l’ère industrielle. On s’est structuré pour pouvoir apporter des outils qui aideront les distributeurs et producteurs à bien actionner les leviers de croissance que sont les labels de qualité, d’origine ou agro-environnementaux.
Ce qu’il manquait dans tous les organismes, c’était un catalyseur qui permettrait de faire vivre tout ce qui fonctionne déjà mais de façon un peu désordonnée. Ces 5 prochaines années, le rôle d’Excellence Végétale consistera à structurer toutes ces actions et elle est aujourd’hui dimensionnée pour ça.
Sylvie Robert : Excellence Végétale fédère, fait interagir toutes les institutions, que ce soit avec les instituts techniques, l’interprofession bien sûr, ou toutes les organisations qui gravitent autour comme le BHR, mais également la formation ASTREDHOR…
Patrick Chassagne : c’est vraiment aujourd’hui ce qui manquait, chacun a eu une croissance un peu désordonnée. On était plutôt dans du « côte à côte », où chacun essayait de tirer son épingle du jeu parce que jusqu’à présent les financements de l’État permettaient de le faire. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et la filière n’en a plus les moyens car les croissances ne sont plus au rendez-vous. Nous entrons donc dans une ère collaborative et pour cela il fallait un « animateur ». Excellence Végétale qui, ayant assez peu d’historique par rapport à ce qui se pratiquait avant, se construit que sur du positif et bénéficie de cet élan de sympathie qu’on les gens envers l’association. Ça va permettre de rallier tout le monde !