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Interview de Brand WAGENAAR – Analyste filière horticole

« La production horticole française, de qualité, avec des spécificités variétales, intéresse l’étranger »

Interview de Brand WAGENAAR, Analyste expert filière horticole

 

Quel intérêt représente le marché français pour des acheteurs étrangers ?

Jusqu’à maintenant, la France importe beaucoup de produits horticoles de l’étranger (917 millions d’euros*) et en exporte peu (69 millions d’€*). Avec la période Covid, les produits horticoles ont connu un véritable engouement, la production n’a pas suivi les besoins et un déficit de l’offre est constaté depuis 2020. Il en est de même pour les autres pays européens. La qualité, la résistance des végétaux français, les obtentions et les caractéristiques variétales sont appréciées au-delà de nos frontières, notamment chez nos voisins du Nord et de l’Est.

Quels sont ces acteurs étrangers ? Quel intérêt de faire un accompagnement spécifique sur le salon pour ces acheteurs ?

Ce sont de grosses structures de négoce comme Floréac, Royal FloraHolland, Royal Lemkes ou Landgard, au nombre d’une douzaine, qui cherchent des marchandises que leur propre pays ne fournit pas. Cette demande a été renforcée par la période Covid avec un besoin grandissant de jardiner, cultiver et prendre soin de son jardin pendant les divers confinements, cette dynamique sera-t-elle cassée par l’effet Ukraine ? Actuellement, la production de marchandises en Europe n’est toujours pas suffisante par rapport à la demande.
Ces acheteurs sont principalement intéressés par les plantes vivaces, les plants potagers, les plantes de pépinière et certaines fleurs coupées comme les anémones ou les pivoines. Les accompagner sur le Salon du Végétal permet de créer des relations à long terme et de les pérenniser, de trouver des contacts et de créer des partenariats pour les années à venir afin de mettre en place des lignes d’approvisionnement fiables.

Quelle est votre vision du marché et de la filière ?

La filière du végétal et le marché horticole sont sortis renforcés par les 2 ans de la période Covid et plongent d’un coup dans une autre problématique. Avec la situation en Ukraine et en Russie, le prix de l’énergie s’enflamme pour toute l’horticulture européenne. Un producteur hollandais qui dépensait 20 €/m3 de gaz en janvier 2021 va devoir dépenser 120 €/m3 en janvier 2022. Comment répercuter ces coûts ? Certains producteurs hollandais stoppent les productions de fleurs coupées à cause de coûts pharaoniques qu’ils ne vont pas pouvoir répercuter. Entre le prix du chauffage, la main-d’œuvre saisonnière ukrainienne absente et les engrais à 80% produits en Russie et Ukraine, la production horticole n’est pas à la fête. Dans cette situation, la production française est moins fragile que celle d’autres pays car elle peut utiliser des énergies alternatives, connaît un climat plus clément, et se compose de structures plus petites mais plus facilement adaptables. On peut parler « d’une inflation durable » qui s’installe.

 

  • Etude Infographie Val’Hor commerce extérieur 2020

Stéphanie Chaillot

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