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L’embellissement des communes, pas seulement l’affaire des petites fleurs

Contraintes budgétaires, évolution des attentes citoyennes, engagements en faveur de la biodiversité, lutte contre le changement climatique … tous ces facteurs ont contribué à faire évoluer le fleurissement et plus largement la place du végétal dans les communes. Rencontre avec Thibaut Beauté, président du Conseil national des villes et villages fleuris (Cnvvf), pour évoquer ce sujet.

 

« L’embellissement des communes, ce n’est pas seulement l’affaire des ‘petites fleurs’ ! L’ensemble des strates arborées, arbustives et herbacées doit être pris en compte pour des aménagements végétalisés tout au long de l’année. Un atout indéniable pour améliorer le cadre de vie des habitants. Une démarche indispensable aussi pour favoriser la biodiversité urbaine. Le CNVVF l’a bien compris en faisant évoluer son référentiel d’évaluation en 2011 avec une nouvelle grille qui analyse toutes les formes de végétalisation et l’ensemble des démarches de développement durable engagées par la collectivité » souligne Thibaut Beauté, le nouveau président du Conseil national des villes et villages fleuris depuis juin dernier.

L’embellissement des communes est un sujet qu’il connait bien et sous toutes ses facettes. Ancien directeur général adjoint de l’agglomération de Cergy-Pontoise (Val d’Oise) Thibaut Beauté est également maire d’une commune de 700 habitants dans l’Eure et a assuré la présidence de l’association Hortis, les responsables d’espace nature en ville, de 2007 à 2014.

Moins d’annuelles, plus de vivaces

Le virage de l’intégration des vivaces, bulbes et graminées dans les massifs fleuris et de la baisse de la présence des annuelles, a été pris par la plupart des communes ces dernières années. Un choix d’abord dicté par une nécessité économique dans un contexte de baisse des finances publiques. Il a permis de diminuer les coûts de création et d’entretien de ces aménagements. Un choix également lié à la volonté de réduire l’impact environnemental de ces aménagements et d’offrir un fleurissement plus étalé dans le temps et moins sophistiqué.

« Pour offrir des solutions végétales encore plus larges, il faudra sans doute accentuer le travail de création variétale, avec des annuelles encore moins gourmandes en eau, des vivaces adaptées à des sols peu filtrants, des espèces à floraison prolongée ou précoce… Il devient aussi impératif de renforcer le paillage des massifs floraux et de développer des techniques d’arrosage mieux ciblées en fonction des besoins réels, avec des outils tels que la tensiométrie. Une technique devenue courante pour les jeunes plantations d’arbres et les terrains de sports mais pas assez connue dans le secteur du fleurissement, alors qu’elle permet des économies d’eau substantielles ».

  1. Pour offrir des solutions végétales encore plus larges
  2. Pour offrir des solutions végétales encore plus larges
  3. Pour offrir des solutions végétales encore plus larges

 

Les arbres ont la cote…

Les bénéfices multiples désormais reconnus aux arbres ont conduit les collectivités à renforcer la présence d’une trame arborée sur leurs territoires. Les attentes des concepteurs et gestionnaires s’orientent vers des espèces tolérantes aux fortes températures et au manque d’eau, sans pour autant négliger le risque d’autres types d’épisodes climatiques exceptionnels, notamment des pluies intenses. Difficile de trouver la perle rare ! Une question qui a largement alimentée les discussions de la journée d’échanges organisée par le pôle paysage de la FNPHP, la fédération nationale des producteurs de végétaux d’ornement, le 16 janvier dernier à Paris.

« Les efforts pour développer une végétalisation multi strates doivent se poursuivre, afin de favoriser la création d’ambiances riches et diversifiées. La palette végétale est encore sous utilisée au regard des gammes produites sur notre territoire ! Les producteurs ont un rôle fort à jouer pour les mettre en valeur et renforcer le partage des connaissances auprès des donneurs d’ordre » rappelle Thibaut Beauté.

 

Mais les arbustes restent les parents pauvres des communes

Parmi les points noirs à améliorer tant sur le renforcement de sa présence que sur ses modes de gestion, la strate arbustive. « Une méconnaissance de la gamme engendre encore trop souvent une utilisation restreinte ou inappropriée, ainsi que des pratiques de tailles sévères systématiques, sans prendre en compte les modes de croissance et de floraison des espèces ! Avec à la clef des végétaux privés de leurs qualités esthétiques et une production inutile de déchets verts en grande quantité».

Quant à la question de choisir entre espèces locales et variétés horticoles, Thibaut Beauté considère que c’est un faux débat ! « En l’absence de connaissances scientifiques approfondies permettant de déterminer avec certitude les espèces adaptées au changement climatique, la diversification reste le maître mot. Selon le contexte de l’aménagement et les aménités à privilégier, elles ont toutes leur place dans la ville ».

Illustrations crédit YH
Thibaut Beauté : Thibaut Beauté, nouveau président du CNVVF élu en juin dernier, lors d’une tournée du jury national en région Centre
Échinacées : les échinacées figurent parmi les vivaces particulièrement tolérantes au manque d’eau, même après plusieurs semaines d’interdiction d’arrosage
Vivaces et graminées : vivaces et graminées ont de plus en plus la part belle dans les massifs fleuris
Arbres et arbustes : les strates arborées et arbustives sont désormais prises en compte dans le référentiel du jury des villes et villages fleuris et dans la stratégie d’embellissement du cadre de vie des communes

 

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